Reprendre le travail après un long arrêt, que ce du à un arrêt maladie, un congé parental ou un burn-out, est une étape qui peut être à la fois excitante et source d’appréhension.
En effet, le retour à l’emploi après des mois d’absence crée un décalage, un sentiment de ne plus être à sa place ou de ne plus maîtriser les codes de l’entreprise.
Cette transition, bien que parfois complexe, est un nouveau départ qui se prépare. L’objectif n’est pas simplement de revenir, mais de préparer une réintégration professionnelle sereine et durable, en évitant les écueils d’une reprise trop brutale.
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Retour à l’emploi : préparation et état d’esprit
Anticiper est le maître-mot pour reprendre le travail après un long arrêt. Dès que la date de reprise se profile, il est crucial de ne pas attendre le dernier moment. Cette période de préparation permet d’aborder les aspects administratifs, de faire le point sur ses compétences et de retrouver un bon état d’esprit.
Le premier pas vers une reprise réussie est d’accepter la situation et se fixer des objectifs. Que ce soit pour des raisons de santé, familiales ou autres, cette pause fait partie de votre parcours. Plutôt que de la percevoir comme un obstacle, considérez-la comme une période de transformation.
Prenez le temps de faire le point, de réfléchir à vos motivations et de vous fixer des objectifs clairs et réalistes. S’agit-il de retrouver votre ancien poste, d’évoluer ou d’envisager une nouvelle direction ? Définir ces objectifs vous donnera la motivation et la clarté nécessaires pour avancer.
Ensuite, il est essentiel d’évaluer ses compétences et identifier les lacunes. L’arrêt a pu vous donner de nouvelles perspectives, et peut-être avez-vous développé de nouvelles compétences pendant cette période.
Faites un bilan de compétences pour identifier vos acquis et les points que vous souhaiteriez améliorer. La technologie, les méthodes de travail ou même la culture d’entreprise ont pu évoluer pendant votre absence. Identifiez les lacunes éventuelles et réfléchissez aux formations ou aux lectures qui pourraient vous aider à vous remettre à niveau.
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Les étapes clés pour une reprise du travail en douceur
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Phase 1 : Le point sur votre situation
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1. Les démarches administratives et médicales
Dans le cas d’un arrêt maladie de plus de 30 jours, une visite de pré-reprise avec la médecine du travail peut être organisée. Cette rencontre, qui a lieu avant la fin de l’arrêt, est une excellente occasion de discuter d’éventuels aménagements de poste ou d’horaires.
Le médecin du travail est un allié précieux : il peut préconiser des solutions comme le temps partiel thérapeutique, une solution souvent indispensable pour retrouver progressivement le rythme.
La visite médicale de reprise, quant à elle, est obligatoire après une absence d’au moins 60 jours pour maladie non professionnelle ou 30 jours pour accident du travail. Elle permet de s’assurer de votre aptitude à reprendre le travail et d’évaluer la nécessité d’adaptations. Pour en savoir plus sur ces démarches, vous pouvez consulter le site officiel de l’Assurance Maladie : Arrêt de travail : Reprendre le travail après un arrêt maladie
2. Maintenir le lien avec l’entreprise
Bien que cela puisse sembler difficile, maintenir le lien avec son employeur et ses collègues est un excellent moyen de se sentir toujours impliqué. Prenez des nouvelles, demandez des informations sur les changements majeurs qui ont eu lieu (réorganisation, nouveaux outils, départs…).
Cela évite le sentiment d’être un étranger dans sa propre entreprise le jour J. Cet accompagnement est crucial pour une réintégration professionnelle réussie.
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Phase 2 : Se préparer à retrouver son poste
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1. Mettre à jour ses compétences
Pendant votre absence, votre secteur d’activité a peut-être évolué. Prenez le temps de faire un bilan de compétences pour identifier les éventuelles lacunes.
Des formations courtes en ligne ou en présentiel peuvent vous aider à vous familiariser avec de nouveaux outils ou des méthodologies récentes. Cette démarche proactive est un signe d’investissement pour vous-même et pour votre entreprise.
2. Gérer le stress et l’anxiété
Enfin, il faut gérer le stress et l’anxiété de la reprise. La peur de ne pas être à la hauteur, le stress de retrouver ses collègues ou le sentiment de ne pas se souvenir de tout sont des émotions tout à fait normales. Acceptez-les et ne les laissez pas vous submerger.
Il est tout à fait normal de ressentir de l’anxiété à l’idée de reprendre le travail après un long arrêt. Pour gérer ce stress, préparez-vous mentalement en adoptant des techniques de relaxation, en vous fixant des objectifs réalisables et en vous rappelant pourquoi vous aimez votre métier.
Vous pouvez aussi discuter de vos craintes avec des proches ou, si nécessaire, un professionnel. Le jour de la reprise, donnez-vous le droit de ne pas être immédiatement à votre meilleur niveau. Soyez indulgent avec vous-même et concentrez-vous sur un objectif à la fois.
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Phase 3 : conseils pratiques pour la réintégration
Les premières semaines après une longue absence sont souvent les plus délicates. C’est la phase d’adaptation au nouvel environnement de travail. Les codes ont pu changer, de nouvelles routines s’installer et de nouveaux visages apparaître. Voici quelques conseils pour naviguer avec succès dans cette période.
Le jour de la reprise, l’accueil est essentiel. Une réintégration professionnelle réussie dépend de la qualité de cet accueil, à la fois de la part de l’entreprise et de l’équipe.
Si le temps partiel thérapeutique est mis en place, profitez-en pour vous réadapter progressivement. Ne cherchez pas à être productif à 100% dès le premier jour. Le rythme se réinstalle petit à petit.
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1. L’adaptation au nouvel environnement de travail
Prenez le temps d’observer et de vous réapproprier les lieux. L’agencement des bureaux a-t-il changé ? De nouveaux outils de communication ont-ils été mis en place ?
Ne craignez pas de poser des questions à vos collègues. C’est un signe d’implication et de bonne volonté. S’informer sur les projets en cours et les changements survenus vous permettra de vous remettre dans le bain plus rapidement.
2. La gestion du temps et des priorités
Votre retour ne signifie pas que vous devez être opérationnel à 100% dès le premier jour. La gestion du temps et des priorités est essentielle. Commencez par des tâches simples et augmentez progressivement la charge de travail.
Concentrez-vous sur les objectifs les plus importants et n’hésitez pas à déléguer si possible, ou à demander de l’aide pour hiérarchiser vos missions. Une reprise progressive est la clé pour éviter le surmenage.
3. La communication avec les managers
La communication avec les managers est l’un des piliers d’une bonne réintégration. Exprimez vos besoins et vos craintes de manière ouverte et honnête. Organisez des points réguliers avec votre manager pour faire le bilan de votre progression.
Expliquez que vous avez besoin d’un temps d’adaptation et que leur soutien est précieux. Un petit-déjeuner de retour ou une simple discussion informelle peuvent grandement aider à recréer du lien.
4. Le maintien d’un bon équilibre vie pro/vie perso
Enfin, et c’est un point crucial, n’oubliez pas le maintien d’un bon équilibre vie pro/vie perso. Reprendre le travail après un long arrêt peut être énergivore, tant sur le plan physique que mental. Veillez à ne pas vous laisser submerger par le travail.
Fixez-vous des limites claires, respectez vos heures de sortie et continuez de prendre du temps pour vos loisirs et votre vie personnelle. Cet équilibre est fondamental pour éviter de replonger dans l’épuisement et pour une réintégration durable.
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Reprendre le travail après un long arrêt : changer d’emploi ou de métier
Parfois, un retour à l’emploi au poste initial n’est tout simplement pas envisageable ou souhaitable après une longue absence.
Que ce soit en raison d’une évolution de votre état de santé nécessitant un aménagement de poste plus important, d’un changement de vos aspirations personnelles, ou d’une inaptitude prononcée par la médecine du travail, il est important de savoir que d’autres chemins sont possibles.
Cette situation, bien que parfois déstabilisante, peut aussi être l’opportunité d’une véritable reconversion professionnelle ou d’un reclassement professionnel au sein de la même entreprise.
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1. Le reclassement professionnel : une solution interne
Si, après la visite médicale de reprise, le médecin du travail prononce une inaptitude (totale ou partielle) à votre poste habituel, votre employeur a l’obligation légale de rechercher un autre poste adapté à vos capacités et à votre état de santé. C’est ce que l’on appelle le reclassement professionnel.
Cette recherche doit prendre en compte les préconisations du médecin du travail, qui peut suggérer des modifications de vos tâches, des aménagements de poste spécifiques (matériel ergonomique, horaires aménagés, etc.), ou même un poste différent.
L’employeur doit vous proposer des emplois disponibles, que ce soit à temps plein ou à temps partiel thérapeutique, compatibles avec les conclusions du médecin.
Il est crucial que ce nouveau poste corresponde à vos compétences ou que des formations complémentaires soient envisagées pour vous y préparer. Le dialogue avec votre employeur et la médecine du travail est ici essentiel pour trouver la meilleure solution de réintégration professionnelle.
2. La reconversion professionnelle : ouvrir de nouvelles portes
Si l’inaptitude est définitive et qu’aucun poste de reclassement professionnel n’est possible ou souhaité dans votre entreprise actuelle, ou si vous aspirez simplement à un changement de carrière profond après votre longue absence, la reconversion professionnelle s’offre à vous. Cette démarche peut sembler intimidante, mais de nombreux dispositifs existent pour vous accompagner.
C’est peut-être le moment pour vous de trouver votre job de rêve !
Un bilan de compétences est souvent la première étape. Il vous permettra d’analyser vos expériences, vos aptitudes, vos motivations profondes et d’identifier les secteurs d’activité ou les métiers qui correspondent le mieux à votre nouveau projet de vie. Des organismes comme l’APEC, Pôle Emploi, ou des cabinets spécialisés proposent ces accompagnements.
Ensuite, des dispositifs de formation professionnelle continue sont disponibles. Le Compte Personnel de Formation (CPF) est un outil précieux pour financer des formations certifiantes.
Des aides de l’État ou des régions peuvent également soutenir votre projet de reconversion professionnelle. N’hésitez pas à vous informer auprès des conseillers en évolution professionnelle (CEP) qui peuvent vous guider gratuitement dans toutes ces démarches.
Qu’il s’agisse d’un reclassement professionnel ou d’une reconversion professionnelle, l’important est de ne pas rester isolé. Faites-vous accompagner par des professionnels,
parlez-en à vos proches et explorez toutes les options possibles. Votre retour à l’emploi peut être l’occasion de vous épanouir pleinement dans une nouvelle voie.
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Reprendre le travail après un long arrêt est un marathon, pas un sprint. En vous préparant, en vous faisant accompagner et en étant à l’écoute de vos besoins, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour que ce nouveau départ soit une réussite.
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