Pour qui la perspective d’une situation difficile est plus effrayante que la situation difficile en elle-même ?
Pourquoi sommes-nous plus terrifiés par la perspective d’attraper une maladie grave que lorsqu’on se retrouve dans cette situation réellement.
Bien sûr, il y a tout un cocktail émotionnel et physiologique qui se met en place quand on est dans une mauvaise situation. Mais le fait est que nous sommes particulièrement doués pour distordre totalement la réalité en face de situations difficiles.
Voici donc 3 clés pour retrouver le calme en situation difficile.
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Vivre ce que l’on croit
D’après des études scientifiques, notre perception de la réalité aura tendance à être amplifiée dans un sens ou dans l’autre par les émotions selon les situations (1).
Elles vont soit nous faire exagérer une difficulté au point de verser dans une panique inappropriée. De la même manière, elles peuvent également nous conduire à surestimer la réelle valeur de quelque chose ou de quelqu’un.
C’est par exemple ce qui va se passer lorsque l’on met une personne sur un piédestal et qu’elle n’a dès lors que des qualités. Tout ceci se produit en raison d’émotions qui prévalent sur notre rationalité.
Être conscient de ce mécanisme est la toute première étape pour apprendre à retrouver le calme durant des périodes de stress.
La question à laquelle nous cherchons à répondre ici, c’est : “Comment vais-je réussir à prendre le plus de hauteur possible en face de mes émotions ?”. Surtout lorsque celles-ci sont désagréables.
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Outil N°1 : le chronomètre des émotions
Le chronomètre des émotions est un outil régulièrement utilisé dans le monde du sport professionnel. C’est un univers où l’on est fréquemment sujet à des frustrations, de la colère, du découragement et bien plus encore en raison de la recherche perpétuelle de performance.
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Comment s’y prend-t-on ?
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Étape N°1 : J’ai le droit de vivre mes émotions
C’est une erreur très courante que de penser que le contrôle des émotions passe par leur suppression. Mais loin s’en faut et une telle approche serait totalement contre productive.
Notre esprit est comparable à un conteneur sous pression. Chaque fois que l’on renie ses émotions ou qu’on les refoule, cela rajoute une pression supplémentaire dans ce conteneur qui finira par atteindre un point de rupture.
C’est bien normal de paniquer, d’avoir peur pour ses proches, de craindre cette entrevue avec le patron. Cela prouve que toutes ces choses sont importantes pour vous et que vous souhaitez les préserver, les faire s’épanouir.
C’est normal et il faut accepter de vivre et de ressentir ses émotions désagréables. Vouloir les fuir le plus vite possible renforce en réalité l’angoisse du mal, tapis dans l’ombre, qui nous guette.
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Étape N°2 : L’observation et c’est vraiment l’étape la plus importante
La peur, le doute, l’angoisse sont là. Qu’est-ce que vous en faites ? Prendre le temps d’observer, de s’observer…
Voilà une belle arme que nous perdons malheureusement dans la société de l’hyper vitesse et de la culture de la solution instantanée qu’est la nôtre. J’ai peur, je ressens de l’angoisse, etc. Je me regarde, j’observe la façon dont je réagis à cette sensation.
Le but de cet exercice est de réduire au maximum le temps que vous mettez à retrouver le calme et à revenir dans le jeu interne. Il s’agit du temps que je mets à me poser les questions essentielles que sont : “Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce qui est en mon pouvoir et que je fais en ce moment ?”.
L’observation active vous permet en fait de commencer à apercevoir les aspects exagérés de vos réactions en période difficile. N’hésitez d’ailleurs pas à vous servir de ces 3 clés pour anticiper sur votre gestion du stress. Cela permet également de poser les fondations vers l’outil suivant.
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Outil N°2 : Le jeu des perspectives et du contrast
La plupart des souffrances liées à nos déceptions ne viennent pas tant des échecs que nous subissons, mais plutôt d’attentes irréalistes ou non objectives.
C’est bien un mal typique de notre modèle sociétal que de tout vouloir tout de suite. Atteindre la stratosphère en un seul bond en oubliant que toutes les choses qui en valent la peine se construisent avec du temps.
Nous avons souvent tendance à comparer notre présent à un passé ou un futur fantastique, idyllique et idéalisé. Le fameux “C’était mieux avant” ou “si lui a connu une réussite éclaire, alors pourquoi pas moi”. En fait, vous avez là, l’un des moyens les plus efficaces d’avoir des attentes irréalistes dans la vie.
Vous allez comparer la situation socio-économique actuelle avec la meilleure période des 10, voire 20 dernières années (ou plus) et forcément, avant sera forcément mieux. L’essence n’était pas aussi chère, le marché du travail n’était pas aussi difficile, la vie ne coûtait pas aussi chère. Assurément un bon moyen de se sentir mal.
L’inquiétude vient de la perception. C’est cela qui va déterminer ce que vous ressentez à l’égard des événements que vous vivez. Si vous vous inquiétez souvent pour de petites choses, il faudra apprendre à mettre ces pensées en perspective.
C’est un moyen utile de combattre la négativité pour retrouver le calme. Demandez-vous si votre stress pour ces détails en vaut la peine, si cela aura de l’importance dans une semaine ou si ce que vous craignez est fondé sur la réalité avec des éléments factuels pour vous le prouver.
La peur est une émotion puissante et dévorante. Il faut absolument en trouver les racines. Ensuite, allez à la recherche des faits réalistes et fondés qui contredisent votre peur. La peur n’est pas un ordre.
Vous n’êtes pas obligés de la subir. Il s’agit plutôt d’un rappel à la prudence. Soyez donc prudent, mais allez de l’avant et prouvez que vous avez appris de la cause initiale de votre peur.
Adoptez une approche de résolution de problèmes pour retrouver le calme. Lorsque de mauvaises surprises surviennent (et elles surviendront) concentrez-vous sur la résolution des problèmes.
Plutôt que d’investir toute votre énergie dans le dégoût de soi, l’insécurité, l’anxiété ou d’autres émotions désagréables, concentrez-vous de toutes vos forces pour trouver des solutions et tirer des leçons de votre situation.
Vous trouverez très rapidement des moyens de résoudre ces difficultés pour retrouver le calme.
Une fois de plus, l’objectif n’est pas de banaliser, mais de mettre les choses en perspective pour prendre du recul.
L’objectif de la mise en perspective n’est pas la passivité, mais plutôt le mouvement de l’esprit dans la bonne direction, puis celui du corps. Il s’agit de pousser à l’action, de susciter la création.
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Outil N°3 : Visualiser par delà l’horizon
Créer une image mentale à plus long terme. En réalité, dès le moment où l’on plonge dans le stress, nous avons tendance à n’envisager que des situations sur le court terme. Et c’est tout à fait normal. En situation de stress, il est normal de ne penser qu’au danger imminent.
Allez essayer de faire des plans pour l’avenir alors qu’un prédateur vous court après. Mais ça, c’est un instinct de survie de notre cerveau primitif qui devrait être momentané et uniquement conscrit au danger correspondant. Mais lorsque cela tend à être une norme qui régit notre vie, nous passons à côté de notre pouvoir en tant qu’être humain : la vision.
Tourner son regard vers le futur ne veut pas dire se déconnecter du présent. Il s’agit plutôt de donner un sens à tous les efforts fournis actuellement, donner une direction, un but à ses actions.
Aussi paradoxale que cela puisse sembler, le but d’un rêve ce n’est pas d’être réalisé. L’essence de tout rêve, c’est plutôt de fournir au présent, l’énergie, l’envie et la motivation nécessaire pour prendre la direction de ce futur.
Pour aller plus loin, découvrez ici comment gérer les personnes difficiles et irrationnelles dans votre quotidien.
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Sources :
- Zadra JR, Clore GL. Emotion and perception: the role of affective information. Wiley Interdiscip Rev Cogn Sci. 2011 Nov;2(6):676-685. doi: 10.1002/wcs.147. Epub 2011 Jul 11. PMID: 22039565; PMCID: PMC3203022.
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