Depuis quelques années, le présentéisme gagne du terrain dans les entreprises, notamment à cause d’une idée typiquement française selon laquelle la valeur de son travail dépend du nombre d’heures qu’on y passe.
Cette présence excessive au bureau, appelée aussi présentéisme, est aussi favorisé par la crise, la crainte de perdre son emploi, les difficultés pour boucler les fins de mois et l’augmentation générale du stress.
Cela constitue un vrai danger pour les salariés et les entreprises qui encouragent ce phénomène en récompensant le présentéisme.
Présentéisme au travail : quels risques pour la santé ?
Il faut savoir que le présentéisme diminue la performance au travail car travailler des heures quand on est fatigué conduit à un manque de concentration et de productivité avec, en plus, le risque de faire des erreurs ! Le manque d’efficacité dans son travail provoque une fatigue émotionnelle et de plus en plus de stress et on finit par craquer, perdre toute motivation et les relations avec ses collègues ou son manager peuvent devenir difficiles.
Les médecins du travail voient aussi dans le présentéisme un facteur de risques pour la santé car venir travailler en étant malade ou quand on est très fatigué, faire des horaires à rallonge ou surinvestir sa vie professionnelle, c’est mettre sa santé en danger: on finit par être présent physiquement mais psychiquement absent et cela peut alors provoquer une dépression ou un burn-out.
Mais en France, quitter son travail à 18 heures est plutôt mal vu, alors qu’en Allemagne, en Suisse ou aux Etats-Unis, celui qui reste au bureau tard le soir est soupçonné de surfer sur le web ou au pire d’être très mal organisé.
Une étude menée au Canada a d’ailleurs montré que le présentéisme est essentiellement lié à la loyauté et au professionnalisme: ne pas laisser tomber ses collègues, assumer sa charge de travail. L’étude souligne ainsi que la plupart viennent au travail même lorsque leur santé est défaillante.
Présentéisme au travail : comment y faire face ?
En prendre conscience pour ménager sa santé
Le présentéisme est difficile à appréhender mais, tôt ou tard, il conduit à l’absentéisme. Mieux vaut s’absenter deux jours pour se reposer que six mois pour dépression. Voir qu’il existe une vie en dehors du travail et prendre le temps de la vivre.
Pouvoir évacuer la pression le soir avec des activités à l’extérieur, avec des rencontres et des échanges, apporte de la créativité dans son environnement professionnel. Le lendemain, on revient au travail de bonne humeur et la tête remplie d’idées. Ce n’est pas le cas de celui qui s’est endormi la veille sur ses dossiers ! Une présence excessive au travail est facteur de stress.
Y aller progressivement
Si vous aviez l’habitude de travailler 10 à 12 heures par jour, le mieux pour sortir du présentéisme est de réduire petit à petit votre temps de présence en montrant que votre travail est toujours aussi impeccable.
Se poser des limites avant le burn out
Quand on dépasse ses limites, on atteint ce fameux seuil d’épuisement professionnel, parce qu’à trop s’investir en temps, on finit par être improductif, donc on fait de plus en plus d’heures pour arriver à faire son travail !
- Savoir expliquer à son manager que si l’on part tous les soirs à 18/19 heures, c’est qu’au-delà, nous ne sommes plus efficaces et que des horaires à rallonge détruisent notre équilibre et nous empêchent de donner le meilleur de nous-mêmes.
- Savoir prendre sa pause déjeuner et en profiter pour se ressourcer : aller marcher et s’oxygéner pendant une quinzaine de minutes avant de reprendre son travail.
La productivité ne vient pas d’une présence excessive au travail mais au contraire d’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
0 commentaires